L'amour au premier regard (à la base navale de Den Helder)

L'amour au premier regard

La coopération entre les Marines belge et néerlandaise (BENESAM) remonte à 1948. C’est toutefois en 1996 que le siège du quartier général opérationnel maritime ABNL (Amiral Benelux) fut implanté au sein de la base navale de Den Helder (Pays-Bas).

Cette intense collaboration a débouché sur une forme unique de coopération navale belgo-néerlandaise dans le domaine des opérations, de la formation, de l’entraînement, de la logistique et de la maintenance. Les deux pays restent toutefois souverains dans la décision politique de déployer leurs navires avec, bien entendu, le personnel nécessaire. Nous avons rencontré Eva, âgée de 24 ans, et Matthijs, 27 ans, à Den Helder, où ils occupent tous deux divers postes.

Eva travaille au département N3, jargon militaire signifiant : responsable du déploiement de la flotte. En tant que jeune sous-officier, sa tâche consiste à demander les autorisations diplomatiques nécessaires lorsque des navires de la flotte belgo-néerlandaise font escale dans un port étranger. Elle s’occupe des « gros gris », une douzaine de frégates de commandement et d'attaque. Une appréciable responsabilité lorsque l’on sait qu’elle est la plus jeune d'une équipe de 40 personnes qui s’occupe d’une centaine de navires de différents types dont des navires de soutien, des frégates ou encore des sous-marins.

Son enthousiasme professionnel est communicatif. Son professionnalisme ainsi que sa fierté se ressentent. Elle ajoute qu'il n'y a aucune distinction entre Belges et Néerlandais et que la coopération est excellente. Elle vit dans le centre historique de Den Helder depuis un an avec Matthijs.

Il a également contracté le virus et ce n'est guère une surprise de voir évoluer un Belge enthousiaste parmi de nombreux Néerlandais. Ils se sont rencontrés, à l’époque, à bord de la frégate Louise-Marie avant que le coup de foudre ne s’installe promptement. Rapidement, ils ont eu l'opportunité de travailler à Den Helder et Matthys n'a pas hésité une seule seconde. En tant qu'instructeur de la guerre électronique, il donne cours à l'école opérationnelle belgo-néerlandaise à des opérateurs de radars destinés aux cibles terrestres et aériennes. Il est également impliqué dans le suivi de procédures et autres changements de cap lors d'éventuelles attaques de missiles.

L'école opérationnelle belgo-néerlandaise est actuellement sous le commandement du capitaine de frégate belge Christophe Colonval. Elle forme annuellement plus de 900 marins des deux marines mais aussi d'autres pays de l'OTAN.

Eva et Matthijs sont donc deux jeunes qui acquièrent de l’expérience mais aussi une certaine maturité auprès de leurs collègues plus âgés. Ils suivent étroitement l’évolution des marines respectives ainsi que les développements positifs en matière d’équipements maritimes. Il est question de remplacer les frégates M ainsi que les chasseurs de mines et le navire océanographique Belgica. De nouveaux navires pour de nouveaux défis avec l'innovation pour atout.

Les plus grands défis de demain en termes de personnel seront évidemment le recrutement et le maintien des hommes et femmes de la Marine. Au cours des cinq prochaines années, 600 nouvelles recrues remplaceront l'ancienne génération qui quittera « le navire » pour une retraite bien méritée. Souhaitons simplement que de nombreuses personnes comme Eva et Matthijs rejoindront encore nos rangs.