L'Angleterre où les marins belges se retrouvent en 1940, dépend de ses communications maritimes pour sa survie : pétrole, matières premières pour les usines, armes, renforts, tout doit venir à travers l'Atlantique, d'Afrique et surtout des Etats-Unis et du Canada.
Les Allemands doivent étrangler ce ravitaillement pour venir à bout du dernier bastion des démocraties, par leurs raiders et surtout les U-Boote qui se ruent sur la navigation alliée.
Forts de l'expérience de 1917-1918, les Anglais organisent leurs convois. Navires de transports belges et corvettes armées par les volontaires belges vont prendre part à la bataille des convois.
Les 2 nouvelles corvettes belges participent à la bataille dans les Antilles, dès leur entrée en service. Ce sont la Buttercup et la Godetia, de la classe Flower.
Pour rappel :
ButtercupK193
Harland & Wolf
Lancée le 10 avril 1941
Godetia ( ii ) Pourquoi le ii ? Parce qu'il y a eu 2 Godetia la première était la Godetia i du chantier Smith Dock commissionnée le 8 mai 40.
Donc pour notre Godetia ii
K226
Cruwn Clark
Lancée le 24 septembre 1941
Les corvettes de la classe Flower de 1939 sont universellement connues : escorteus lents, construits à la chaîne, armés par 93 hommes d'équipage alors qu'on en avait prévu 57 lors des plans, ils forment l'ossature des escortes malgré leurs performances. Concues en février 39 par les chantiers Smith au départ du baleinier
Southern-Pride, 152 corvettes seront construites en Angleterre, 130 au Canada et 4, mises en chantier en France en 39, y seront achevées par les Allemands.
La Buttercup.
déplce 1.105 tonnes, longue de 62,51 m et large de 10,05 m avec un tirant d'eau à pleine charge de 3,65 m à l'avant ( plus 0,93 m si le dôme ASDIC est descendu ) et de 4,87 m à l'arrière.
Elle est armée d'un canon de 102 mm, d'un de 40 mm, de 4 mortiers ASM MKII et de 2 rails de lancement, ainsi que d'un hérrisson à partir de 1943.
Hérisson : système de grenadage anti sous-marins.
Concues pour l'escorte côtière, elle avait des postes d'équipages pour 57 hommes. Son usage océanique y a mobilisé de l'espace pour 40 tonnes de vivres, 12 tonnes d'eau potable, 232 de fuel, 190 obus de 102 et 4.200 coups de pièces légères, 42 charges de fonds et de 120 fusées de hérisson.
Une machine alternative de 2.940 ch à une hélice lui assure une vitesse max de 15 noeuds à 160 tours et une vitesse économique à 9 noeuds à 100 tours.
En plus la Buttercup est équipée pour le dragage magnétique des mines d'un LL Mark III 200 V, 3.600 ampères par 3 s.
Elle a aussi un "marteau" pour le dragage accoustique.
Ajoutons pour être complet que l'équipement en radar RDF 271 MKIV, en système d'identification anti-ennemi, IFF 253 et interrogator 242, en asdic ( détection de sous-marin ), oscillator 145Q fréquence G, toutes innovations
NON PREVUES, lors de la conception en 1939, à nécessité l'embarquement d'un supplément d'effectifs de 36 hommes pour servir ces installations.
Finalement, ils sont 8 officiers, 14 S/Off, 26 chauffers et 49 matelots à bord.
C'est un entassement sans nom. Il y a 2 douches, 3 WC et 4 lavabos pour 55 matelots, un seul frigo à bord.
Les petty officiers ( S/Off ) n'ont qu'un WC et 3 lavabos et logent près de la machine. La cloison qui sépare une cabine d'officiers de la chaufferie est si brûlantes qu'on ne peut la toucher.
En général, une corvette ( 100.000 livres sterling ) était construite en cinq à douze mois.
La Buttercup, commencée en 40, a éte quasi détruite par un bombardement aérien en mai 41 juste après son lancement. Elle a été pratiquement reconstruite une deuxième fois et achevée en janvier 42, soit 16 mois et 7 jours après la mise sur cale.
La HMS (
His
Majesty
Ship ) Buttercup reçoit ses premiers Belges aux chantiers Harland and Wolf de Belfast le 6 janvier 42.
Elle est commissionnée le 23 avril, sous les ordres d'un commandant anglais, le Lieutenant Commander RNR Crosby Dawson et d'un premier lieutenant belge
G. Timmermans.
Cela fait 2 capitaines de corvette et tous les autres officiers RNR ( Royal Navy Reserve ) sont des marins professionnels alors que, sur la plupart des corvettes, il y avait au maximum un seul vrai marin.
Les lieutenants RNR Jonckheere, Libert, Van Waesberghe et le chef Maldeghem complètent en effet l'état-major.
Le 27 avril 42, le navire appareille pour l'entrainement à Tobermory, HMS Western Isle où le commodore Stephenson, surnommé " Monkey Stephens " secoue navires et équipages.