Bonjour à tous,
Il a fallu du temps, mais pour ceux d’entre-vous que mes petites ’’histoires d’un scaphandrier’’ intéressent j’ai le plaisir de vous annoncer qu’une nouvelle vient d'être publiée sur mon blog.
Pour vous donner l’envie de la lire, vous trouverez ci-dessous quelques petits extraits copier par-ci par là dans les 20 pages de l’histoire.
Bonne lecture et joyeuses fêtes à tous
Papy One
http://papyone.over-blog.comMon premier chantier offshore
Décembre 1974, cela faisait maintenant trois ans que je travaillais comme scaphandrier pour la petite entreprise de travaux sous-marins Anversoise (voir : Bougre d’assistant).
Nous n’y étions que cinq plongeurs patron inclus plus deux assistants, ce qui signifiait de nombreuses de plongée au cours desquelles j’avais appris pas mal de chose.
A cette époque, il n’y avait que très peu d’entreprises spécialisées dans ce type d’activité et seulement deux ou trois d’entre elles avaient un staff de plongeurs salariés, la compagnie de Bruxelles où j’avais démarré ma carrière civile et celle où je travaillais maintenant.
Ces deux entreprises étaient surtout spécialisées dans les travaux de génie civil et la plupart des scaphandriers belges s’accommodaient très bien de ce type de travaux.
Pourtant, depuis deux à trois ans, la demande de plongeurs offshore ne cessait de croître et de nombreux plongeurs quittaient la boîte bruxelloise pour tenter l’aventure………..
………..
Encore une fois je lui reposai la même question avec pour résultat la même réponse incompréhensible.
Bizarre pensais-je, j’ai pourtant appris l’anglais. A mon avis cela doit être un étranger.
Malheureusement non, car apparemment tout le monde ici parlait cette même langue étrange.
Voyant que je n’avais pas compris, le chauffeur me montra un autre bus en me disant :
- Take that bus.
Je suivis son conseil, et une heure plus tard j’étais à la réception de l’hôtel.
Apparemment, la chambre avait été réservée car dès que je donnai mon nom, la réceptionniste me remit une clé en précisant que la chambre était au 3ième étage.
Arrivée à la porte, j’ouvris celle-ci, allumai la lumière et …..
- Oh excuse me sir.
Il y avait là un gars dans le lit qui se retourna en grognant.
Aussi sec, je redescendis à la réception en disant à la dame qu’elle m’avait donnée une mauvaise chambre car celle-ci était occupée………………..
…………
Maurice répliqua en souriant que j’aurais tort de faire cela, car sur la barge cela bougerait nettement moins.
- Je m’en fous, je ne bouge plus de mon pieu.
Une dizaine de minute plus tard, le supply était à couple de la barge.
Pour faciliter le transbordement du personnel, il s’était amarré sous le vent ce qui avait réduit quelques peu le roulis et le tangage.
Résultat, je me décidai malgré tout à me lever afin d’aller voir à quoi ressemblait cette installation sur laquelle j’aurais du monter…………..
…………….
Pendant que je mangeais, mon copain m’expliqua qu’à cause de la tempête, la barge était en stand-by météo depuis plusieurs jours et les plongeurs s’occupaient comme ils l’entendaient.
Bien entendu, très rapidement j’orientais la conversation sur la vie à bord et le genre de travail qui m’y attendait.
- Bof, c’est pas la joie en ce moment car il y a quelques jours nous avons eu un mort et tu es là pour le remplacer.
Bigre, cela commence bien mon chantier………….
…………….
- Comme à l’accoutumer, on a commencé l’inspection de la tranchée et du pipe.
- C’était John notre plongeur anglais qui était dans l’eau et tout se passait bien jusqu’au moment où il nous a signalé qu’il passait de l’autre côté du tube.
- Là tout d’un coup, on a entendu un horrible cri à la radio et puis plus rien, plus aucun bruit de respiration, le silence total.
- Aussitôt, le chef de poste a envoyé le bellman à son secours………..
…………….
Ce que j’ignorais à l’époque, c’est que cette technique, n’est pas sans risque pour le plongeur car durant l’intervalle de surface les tissus sont en état de sursaturation et le risque d’un accident de décompression est réel.
On a d’ailleurs coutume de dire que lors d’une procédure de décompression de surface on provoque un accident de décompression que l’on traite immédiatement…………
…………..
Résultat, je stresse un peu car à cause de ces mouvements aléatoires, je n’ai pas beaucoup de marge de manœuvre.
En surface, le chef de poste probablement houspiller par le chef de barge me demande d’agir.
- Oui, oui, ne t’inquiètes pas, ça va venir, je n’ai juste pas envie de défoncer le pipe.
Une dernière fois, je m’assure que mon narghilé passe bien derrière moi et ne risque ainsi pas de passer sous la machine.
Allez j’y vais.
- Surface descendre le jet doucement jusqu’à ce que je dise STOP
- On descend jusqu’au stop.
Les rampes d’injection de la bête se rapprochent dangereusement du pipe.
- STOP la descente.
- C’est stoppé.
A cause de la houle, l’énorme masse d’acier danse maintenant jusqu’à quelques centimètres du dessus du tube.
A bientôt