Les frégates et la détection des sous-marinsLa frégate est un bâtiment de surface de combat multi rôles, principalement utilisé comme navire d'escorte (d’un groupe aéronaval, d’un groupe amphibie ou d’un convoi de navires marchands) contre les menaces sous-marines, aériennes et navales.
Et pour la détection de sous-marin, toutes les frégates (qu’elles soient spécialisées pour la lutte anti-sous-marines, spécialisées pour la lutte antiaériennes ou multi rôles) sont équipées d’un sonar de coque (fixé sous le navire à l’avant),
Le sonar de coque est un sonar actif qui émet une impulsion sonore et écoute son écho sur les obstacles qu'elle rencontre. La distance est obtenue par la mesure du temps écoulé entre l'émission et la réception de l'écho (la vitesse de propagation du son dans l'eau de mer étant égale à environ 1500 m/s). Les bases d'émission et de réception des signaux sont appelés antennes et sont formées de plusieurs hydrophones.
La fréquence d'émission du sonar actif est choisie en fonction de son utilisation. Les hautes fréquences (centaines de kHz) sont rapidement absorbées par l'eau de mer (plusieurs centaines de mètres), mais permettent la détection de petits objets et sont donc utilisées par les sonars des chasseurs de mines. Plus on descend en fréquence et plus les distances de détection sont grandes, mais on perd en finesse. Les sonars actifs très basse fréquence (ATBF) ne descendent guère en dessous de 3 kHz. Les portées de détection n'excèdent pas quelques dizaines de kilomètres (dans les zones de convergence). Car l'autre difficulté rencontrée tient au fait que l'eau de mer n'est pas un milieu homogène. D'une part, la propagation est perturbée par le relief du fond, les animaux marins et le plancton. D'autre part, la célérité du son varie en fonction de la température (la bathythermie) et de la pression (et marginalement de la salinité). Ces paramètres varient avec la profondeur, mais entre 30 ou 100 mètres se trouve généralement une limite marquée, appelée la thermocline, et qui divise l'eau chaude de la surface de l'eau froide du fond. L'onde générée par un sonar d'un côté de la thermocline est réfléchie par celle-ci. Ce phénomène n'existe pas dans les eaux côtières peu profondes, mais les échos sur le fond sont alors très gênants. Au delà de cette thermocline, la température devient constante, mais les ondes sont soumises à l'influence de la pression qui va les «redresser» vers la surface, créant ainsi des zones de convergence (ZC). Les ondes sonores ne suivent donc pas des trajets rectilignes sur le plan vertical, (et aussi à grande distance sur le plan horizontal) et créent ainsi selon les conditions bathythermiques des « zones d'ombre » sonores, utilisées par les sous-marins et des zones de détections annulaires (les ZC) favorables à la détection.
Pour cette raison, les frégates spécialisées dans la lutte anti-sous-marine utilisent , en plus du sonar de coque, un sonar remorqué (actif) à immersion variable (VDS = variable depth sonar),
le VDS et mis à l’eau à l’aide d’un bras mécanique et immergé à quelques centaines de mètres pour «éclairer» par en dessous la thermocline.
Mais l’utilisation du sonar actif (qui émet des sons caractéristiques) rend son porteur détectable et identifiable, et donc la frégate de lutte anti-sous-marine dispose aussi d’un sonar passif, c’est une antenne linéaire passive à très basse fréquence qu’elle utilise (sans utiliser les sonars actifs) en la remorquant sur plusieurs kilomètres derrière elle, en étant à l’affût des éventuels bruits d’un sous-marin (vitesse trop élevée, changement brusque d'immersion, bruits d'installations à bord).
La frégate de lutte anti-sous-marine dispose aussi d’un hélicoptère armé de torpilles et muni d'un sonar trempé. Ce sonar est suspendu à un treuil et l'hélicoptère, en vol stationnaire, vient le « tremper » à l'immersion la plus favorable à la détection. Au contact d'un sous-marin, il procède par bonds (stations) pour le pister. L’hélicoptère est utilisés par la frégate pour vérifier un contact obtenu à grande distance et pour l'attaque, la frégate restant alors hors de portée des armes du sous-marin.
Les hélicoptères embarqués sur frégate représentent une grande menace pour le sous-marin. Agissant en groupe de deux ou trois, invulnérables vis-à-vis du sous-marin, ils ont une grande capacité de tenue de contact et de pistage.
L’hélicoptère dispose aussi de bouées acoustiques passives largables et de l'équipement associé d'analyse des bruits sous-marins