Je vais ici vous raconter au fur et à mesure, année par année, les grande événement de la marine marchande belge lors de la seconde guerre mondiale.
Je sais, vous allez me dire que les marins marchands n'ont rien à voir avec ce forum dédié à notre Force Navale.
Et bien, je dis un marin est un marin et dans le conflit 39-45, les civils ont payé un lourd tribu dans ce conflit de 39-45.
Je vous rappelle aussi, que si vous souhaitez faire un commentaire, apporter un témoiniage, vous pouvez le faire dans la rubrique audessus des archives de notre marine
En 1943, le matelot Machielsen s'adressait à Eaton Square et demandat à s'engager à l'armée. On le refusait aussitôt.
« Les services que vous rendez au sein de la marine marchande sont d'une plus grande importance pour les alliés, étant donné la grande pénurie de marins pour assurer le ravitaillement »
Lorsque la guerre éclate le 3 septembre 39, la flotte marchande belge compte 94 navires. Elle en perd 11 avant le 10 mai 40, coulés par des sous-marins allemands, sautant sur des mines qui ignorent la neutralité ou encore échoués à la suite de l'extinction des phares.
En octobre 1939, Roosevelt a interdit aux marins américains de naviguer dans les zones de guerre.
L'United States Lines constitue alors à Anvers la société maritime anversoise et lui transfère 8 de ses paquebots qui prennent des noms de villes belges.
Ville de Bruges, Ville de Namur, Ville de Gand, Ville d'Arlon, Ville de Hasselt, Ville de Liège, Ville de Mons, Ville d'Anvers.
Ville de BrugesVille de MonsVille de HasseltVille d'ArlonVille de GandLes équipages de ces navires sont en parties belges. Sept des Huits navires seront perdu pendant la guerre.
Le 10 mai 40, l'Allemagne attaque la Belgique.
La flotte marchande compte environ 100 navires dont 46 de moins de 4.000 T et 45 d'entre eux ont plus de 20 ans, l'âge de la retraite. Le tout fait 422.000 T.
Sur tous ces bateaux, un message radio marque le début d'un long voyage qui durera pour beaucoup 5 ans et 65 d'entre eux n'en verront pas la fin.
Partout où ils sont dans le monde, les capitaines décachettent l'enveloppe scellée qui contient leurs instructions de guerre.
Le 17 mai, l'ambassade de Belgique à Londres diffuse à toutes les ambassades belges du monde l'ordre du ministre des Communications de réquisition de la flotte marchande.
Les navires qui se trouvent en Belgique quittent leurs ports d'attache sous les bombes. Le Brabo, le prestigieux Baudoinville et tant d'autres quittent Anvers et remontent lentement vers la mers.
Le BaudoinvilleLe Baudoinville vient d'être achevé à Hoboken dont il est l'orgueil. Avec ses 22.000 T et son allure de 20 noeuds, il s'annonce comme le joyau de la flotte marchande belge. Chargé de réfugiés, il fuit vers le Congo. Il est bombardé à Flessingue, endommagé à La Rochelle et finalement bloqué à Bordeaux où il tombera entre les mains des Allemands qui le saborderont en 44.
Le 14 mai, le Ville de Bruges de 13.869 T. du Cdt. Wijnen est touché par des bombardiers alors qu'il est à 10 milles d'Anvers et s'avance vers la mer. Il y aura 3 morts.
Puis ce sera le tour de l'Albertville de 11.000 T et du Piriapolis, mixte de 7.246 T., 14 noeuds, équipés pour prendre 270 passagers, tous 2 de la C.M.B. ( Compagnie Martime Belge ).
Réquisitionnés par l'amirauté française, ils quitteront Brest le 10 juin pour aller évacuer la garnisson du Havre.
Le 11 juin à 15 hr15, l'Albertville du Cdt Bosquet est touché à l'arrière, à l'entrée du port, se couche brutalement sur tribord et disparaît.
L'AlbertvilleA 17 hr 54, le Piriapolis est frappé à 4 reprises et coule à son tour. En quelques heures, la Belgique a perdu ses 2 plus beaux paquebots.
L'Antwerpen a été coulé le 21 mai 40 devant Dunkerque, le petit caboteur Yvonne, de 670 T. disparaît avec son captaine Piret et 8 matelots.
Le 19 juin, le Ville de Namur de 7.500 T. du Cdt Grimonprez, est coiulé par une torpille de l'U-52
Le 21 juin, c'est au tour du Luxembourg torpillé par l'U-38 dans le golfe de Gascogne.
La courte campagne a déjà coûté cher à la flotte belge.
Après la capitulation belge et l'armistice française. 370.000 T sont en eaux libres.
Des navires sont saisis ou bloqués dans les ports de France et d'Afrique. Certains de ces derniers bateaux navigueront dans les convois allemands et y seront coulés comme le Moero détruit par un avion soviétique en Baltique.
Le bateau l'Egypte coulé par des avions américains en Yougoslavie, le Liège torpillé par une vedette anglaise sur la côte hollandaise et d'autre encore.
Pour les équipages des navires bloqués en Afrique du Nord commence une déprimante attente sous la surveillance des autorités vichyssoises. Certtains tentent de s'évader et de rallier l'Angleterre. Quand le bateau ne le peut pas, l'équipage y parvient parfois.
Tout l'équipage du Frédérc-Caritas s'évade dans 2 baleinières qui se glissent entre 2 flotille de pêcheurs, il quitte ainsi le port de Casablanca et finit par arriver à bout de force à Gibraltar après une difficille croisière à la voile.
Bloqué à Dakar, le cargo Carlier risque le coup dans la nuit du 4 août 40. Il appareille doucement, puis met en avant toute.
Les Français ont barré la sortie de la rade par un filet.
Le Carlier fonçe de dedans, le brise, mais les mailles s'emmèlent aussitôt dans son hélice, le forçant à ralentir.
L'Aviso Calais s'est lançé à la poursuite du navire belge. Il ouvre le feu et de la fumée commence à s'élever des cales. Un officier est blessé au visage. Le Carlier est rejoint et arraisonné.
Le capitaine Teugels, le premier officier et le chef mécanicien sont arrêtés et jetés dans la prison maritime. Les hommes d'équipage essayeront de s'échapper individuellement. Une nuit, le 2ième officier Verstraeten et 4 hommes mettent des canots de sauvetage à la mer. Ils se faufilent dans la rade, gagnent le large où ils mettent les voiles. Ils arriveront finalement dans une colonie anglaise.
Le 30 juillet 41, tout le reste de l'équipage ( presque 1 ans plus tard ) est alors débarqué et interné; le navire est saisi.
Le commandant d'abord, puis quelques hommes s'évaderont. Le 1er officier Frankignoul et l'équipage seront libérés lors du débarquement américain à Casablanca et reprendront possession du Carlier jusqu'à sa fin.
Le 11 novembre 43, le Carlier sera attaqué au large d'Oran par 3 escadrilles allemandes, les canonniers du navires abattent un des bombardiers, dérèglent le tir de plusieurs autres. Une torpille d'avion touche au but, volatilisant le cargo. 46 marins sur 66 sont tués dont le capitaine Frankignoul.
La marine marchande belge en Angleterre : La création du pool.
Après l'armistice demandé par la France, le gouvernement belge reste à Vichy à l'exception du ministre Jaspar qui rallie Londres et lance un vibrant appel aux marins belges le 22 juin 40 pour les inviter à rejoindre les forces alliées.
Une mission dirigée par MM. Boel et Van Campenhout, le Belgian Shipping Advisor Committe, prend en main les destinées de la marine belge.
Le ministre Gutt, préoccupé du sort de la flotte, comme le ministre De Vleeshouwer de celui de la colonie, rejoingnent successivement Jaspar à Londres et obtiennent des Anglais la transformation de la réquisition des bâtiments belges en affrètement.
Les navires belges entrent alors dans un pool central organisé par le Minidtry of War Transport anglais. Celui-çi coordonne les mouvements, décide des destinations et des chargements de tous les navires marchands dont la mise en état et l'armement restent cependant la responsabilité de l'armateur propriétaire.
25 armements belges participent à ce pool, la CMB et Deppe possèdent respectivement 23 et 22 navires. 12 petits armateurs ne possèdent qu'un seul navire et 7 d'entre eux le perdront.
370.000 T. de navires belges rejoignent les forces britanniques et la plupart de leurs propriétaires se trouvent également à Londres.
Pendant 5 ans, +/- 3.000 hommes seront de tous les périls de la bataille de l'Atlantique, armant la 100 aine de bâtiments battant pavillon belge.
La majorité sont des marins de métier.
D'autres sont des évadés de Belgique. Ils se sont présentés à Eaton Square.
Il y a aussi des Congolais. Chaque navire compte des graisseurs, des matelots de pont et du personnel de cabine noirs qui étoffent les équipages et comblent les pertes: car +/- 800 hommes disparaissent dans le naufrage des navires belges.
Les navires sont englobés dans les missions de ravitaillements. Certains, les plus rapides, naviguent seul, les autres sillonnent les mers en convois entre l'Amérique et l'Angleterre.
Les convois : HX, OB, ON, ONS, SC, PQ, etc, .... lent ou rapide.
Les convois se composes d'un nombre variable de navires. Des convois de 8 à 35 navires, parfois même 60 et vers la fin de la guerre certains convois pouvaient atteindre 100 navires.
Les convois lent ( SC ) se trainent à 6 ou 7 noeuds tandis que les « rapides » ( HX ) filent 10 noeuds.
Ces convois se forment au large, grossissant leur files, qui rejoignent le gros de la formation sous escorte locale, puis se dispersent encore à l'arrivée.
Leurs escortes sont composées de groupes de 3 destroyers ou de frégates, 4 ou 5 corvettes mais, dans les moments de pénuries des années 40-41, ces forces de protection seront parfois bien plus faible et on a vu un convoi de 37 navires protégé par 1 seul paquebot aménagé en croiseur auxiliaire.
Sous le commandement du Commodore responsable de la discipline des navires marchands, les convois marchent lentement dans le brouillard, la tempête ou le clair de lune qu'ils craignent par dessus tout parce qu'il les offre aux sous-marins comme en plein jour.
Avant chaque appareillage, au briefing des capitaines, ceux-çi reçoivent des instructions, les codes, les signaux et une enveloppe scellée donnant des directions de routes pour les retardataires.
A Berlin, le service B de la marine allemande décrypte à certain moment les messages alliés à livre ouvert et dans les 2 heures d'un départ de convois, les U-Boote reçoivent en mer les instructions pour se regrouper sur la route du convoi et remontent vers les cargos.
La bataille, se poursuivra jour et nuit, avec des torpillages, des explosions, les contre-attaques des escorteurs à 1 contre 3, jusqu'à l'approche des zones de couverture aérienne qui rendra l'opération non rentable pour les sous-marins, les forçant à abandonner la poursuite et à monter à la rencontre d'un autre convoi.
Les cargos survivants se dispersent à l'approche des côtes et se dirigent vers leurs ports de déchargement.
Les marins prennent en peu de repos dans les homes de marins belges organisés par le ministre des Communications.
Des Belges naviguèrent sur des bateaux français ou américain, des Français et des Anglais sur des navires Belges.
L'année 1940 sera la suite.