Le lien que j'avais donné ne fonctionne plus. J'installe donc le reportage et les recommandations préalables sur le forum.
Descriptif du bateau :
Mise en chantier :
Le 23 juillet 1759 dans la cale sèche du dock de Chatham suite à un projet de l'amirauté britannique le 13 décembre 1758. Le H.M.S. Victory (Her Majesty Ship Victory) reçoit son nom le 28 octobre 1760.
C'est le premier vaisseau de ligne à transporter 104 canons sur trois ponts.
Les canons les plus lourds sont placés plus bas pour favoriser la stabilité du navire.
longueur totale 68,88 mètres
largeur totale 15,80 mètres
largeur de la coque : 15,39 mètres
longueur du pont inférieur: 56,69 mètres
longueur de la quille : 46,02 mètres
longueur de l'étambot 9 mètres
épaisseur de la coque 60 centimètres au niveau du pont inférieur
profondeur de la cale 6,655 mètres
longueur de la grande vergue 31,2 mètres
hauteur des mâs (mât de misaine, grand mât, artimon) 55, 61 et 48 mètres au dessus de la ligne de flottaison
Diamètre du grand mât 1 mètre à sa base
surface totale des voiles 16 186 mètres carrés pour 32 voiles
poids 2 162 tonnes
Architecte :
L'inspecteur maritime en chef, Thomas Slade.
Le H.M.S. Victory se différencie des vaisseaux de premier rang construits précédemment par des sabords de batteries situés à 1,52 mètre au-dessus de la ligne de flottaison, au lieu des 60 ou 90 centimètres traditionnellement laissés auparavant. Il est bien évident que les mesures précises s’énoncent en pieds ; pouces ; lignes.
La qualité du tracé de ses lignes d'eau en fait un navire facilement manoeuvrable en dépit de sa taille. Il navigue aussi vite que beaucoup d'autres bâtiments plus petits.
Ses lignes serviront de modèle de base pour les constructions anglaises.
Mis en service le 8 juillet 1778, il effectuera 47 ans de service effectif.
La construction fut longue (six ans) elle a favorisé une longue période d'exposition à l'air permettant un séchage optimum du bois de la coque. C'est, paraît-il, l'une des principales raisons de sa longévité.... c'est peut être de bon augure pour l'Hermione ?
Fiche technique :
Le H.M.S. Victory est ce que l'on nomme « un vaisseau à trois ponts ». En réalité il comporte cinq ponts et même six à la dunette.
En fait, le chiffre "trois" correspond au nombre de ponts ou d'entreponts, capables de recevoir des batteries , donc des ponts placés au dessus de la ligne de flottaison et capables de supporter le poids des pièces d'artillerie.
850 officiers et hommes d'équipage...je devine la question de Bout de bois, mais je ne connais pas le nombre de charpentiers embarqués.
3 ponts capables de recevoir 104 canons dont les plus lourds pèsent 3,5 tonnes et tirent des boulets à 300 mètres.
438 piliers de chêne.
2 ancres de 2 tonnes chacune attachées par une corde de 4,5 tonnes et de 61 centimètres de circonférence nécessitant 144 hommes d'équipage pour être remontées.
Vitesse maximale dans de bonnes conditions et avec toutes ses voiles : 8 noeuds.
Entre 2 000 et 2500 chênes ont été abattus pour sa construction soit une forêt de 24 hectares dont 8 pour la coque.
38 tonnes de lest en fer à bâbord pour stabiliser les garnitures.
Doublage de ses oeuvres vives de 3923 plaques de cuivre représentant un poids d'environ 17 tonnes.
La voilure du HMS Victory est un ensemble de trente-deux voiles. Plus de 16000 mètres carré de voilure.
A bord : trois jeux de voiles.
Les trois mâts verticaux s'élèvent à 55 et 48 mètres au-dessus de la ligne de flottaison.
La grande vergue a une longueur de 31 mètres.
Le cabestan du pont principal qui permet d'effectuer tous les travaux de force, peut être couplé à la cloche de cabestan située dans la batterie inférieure Le cabestan et sa cloche possèdent chacun douze barres et chaque barre accueille six hommes soit un total de 144 hommes à l’effort.
Une fois levées, les deux ancres d'amarrage de deux tonnes chacune sont attachées aux bossoirs d'ancre situés sur tribord et babord avant.
Les bossoirs du H.M.S. Victory sont ornés d'une couronne, alors qu’habituellement, les bossoirs sont ornés d’un lion ou d’une tête de chat.
L'artillerie est composée pour la première batterie de 30 canons de 32 livres. Chacun de ces canons pèse 3,5 tonnes (2,75 pour le canon lui-même et 0,75 pour son chariot en bois).
Ils tirent des boulets de 32 livres soit 14,5 kilogrammes. Propulsés par 5 kilogrammes de poudre, ils sortent du canon à une vitesse de 487 mètres par seconde pour atteindre une distance de 1600 mètres et pénétrer le chêne sur 60 centimètres.
Deux canons à l'arrière pour tirer sur les navires « prenant chasse ».
La deuxième batterie est constituée de 30 canons de 24 livres. La troisième batterie, sur le pont principal, comporte 22 canons longs de 12 livres et 8 canons courts de 12 livres.
Devant la dunette, sur le pont des gaillards, une batterie plus légère est formée par 12 canons courts de 12 livres et à l'avant du navire se trouvent 2 caronades de 68 livres.
Ces deux caronades (voir photos, ce sont les canons sans roue) placées sur tribord et babord avant du pont supérieur, sont réputées pour l'effet dévastateur de leurs boulets de 31 kilogrammes. Ces canons lourds de portée réduite, surnommés « écraseurs », sont utilisés avec un effet terrible dans les combats rapprochés. Ces bouches à feu sont les responsables des importants dégâts dans les rangs des marins français. La marine française a bien tardé avant d'utiliser ce type d'arme.
"Vers une heure de l'après-midi, le Bucentaure se trouva sous le vent du Victory, en lui présentant sa poupe. Passant lentement, le Victory envoya avec une caronade de 68 de son gaillard d'avant, un paquet de mitraille qui faucha en enfilade les ponts du Bucentaure à travers les fenêtres de la plus grande chambre, et mit trois cents hommes hors de combat. Incapable de se dégager, par suite de la faiblesse du vent, le Bucentaure dut subir, sans pouvoir répondre, le tir des 50 canons de la bordée de bâbord du Victory, qui tiraient l'un après l'autre dans l'ouverture béante, au fur et à mesure que le vaisseau anglais avançait. Les dégâts furent infiniment plus considérables que si les Anglais avaient tiré sur les flancs du navire".
Extrait de l'ouvrage Barrot de Gaillard: "Marine de Guerre à voiles 1750-1850".
Il faut savoir, que l'histoire du Victory ne s'achève pas à Trafalgar !
Le H.M.S. Victory est réparé encore une fois en 1823 et armé comme vaisseau amiral du Préfet maritime. Bien que prêt à repartir en campagne le H.M.S. Victory est embossé près de l'entrée du port de Postsmouth.
En 1825, le vaisseau devient base de commandement de l'amiral en chef à Portsmouth et conserve jusqu'en 1869 cet honneur, qui lui est rendu 32 ans plus tard en 1901. Il reste là, au mouillage pendant des années salué par tous les navires de sa Gracieuse Majesté qui passent devant lui.
Toutefois, les vaisseaux en bois ne durent pas éternellement et au début du siècle, malgré quelques réparations , on peut craindre que le H.M.S. Victory ne sombre à son quai.
Puisque le H.M.S. Victory ne doit plus participer à aucune action militaire, il est décidé que le navire sera démoli et son bois vendu. Ce projet de démolition soulève une telle vague de protestations déclanché par l'alerte que donne le journaliste John Poole dans un article paru dans la "Gazette de Brighton", ces protestations demandent que l'amirauté britannique conserve le vaisseau.
En 1921, la Société pour la Recherche Nautique, sous la présidence de Lord Hild-ford Haven, organise une croisade en vue de préserver le H.M.S. Victory et le 12 Janvier 1922, il est déhalé à la forme numéro 2, la plus vieille cale sèche du monde, au coeur du secteur de l'Arsenal de Portsmouth datant du dix-huitième siècle.
Six ans de restauration commencent alors. Puis le 17 juillet 1928, il est ouvert au public par le Roi George V. Il devient bientôt une attraction touristique majeure et le symbole de l'héritage maritime de l'Angleterre.
En service, il arbore l'Union Jack à la proue, le White Ensign à la poupe et le pavillon du Commandant en chef du Naval Home Command au grand mât. Son équipage est composé d'hommes et de femmes de la Royal Navy et des Royal Marines.
Bien que dans un état de conservation remarquable, il devient urgent au milieu des années 1970 de procéder à une autre réfection. Plutôt que de le retirer du service, on décide d'effectuer les travaux par étapes in situ.
L'objectif était de le rendre présentable pour le bicentenaire de la bataille de Trafalgar.
Le Victory est à Porsmouth voici sa position actuelle :
50°48'06" N - 1°06'35"W
Il est possible de le survoler via Google Earth
Amiraux ayant posé leur flamme sur le H.M.S. Victory :
Lord Augustus Keppel (1778)
Sir Richard Kempenfelt (1781)
Lord Richard Howe (1782)
Lord Samuel Hood (1793)
Sir Man (1794)
Sir John Jervis (1796)
Lord Horatio Nelson (1803)
Sir Saumerez (1808)
Combats du HSM Victory :
Ouessant (1778 et 1781)
Cap Sartel (1782)
Siège de Toulon (1793)
Prise de la Corse (1794)
Combats de Hyères (1795)
Cap Saint-Vincent (1797)
Bataille de Trafalgar (1805)
Corogne (1808)
Campagnes en Baltique (1808-1810, 1811-1812)
Visite du Victory :
voici une série de photos glanées sur le net.
La majorité de ces photos appartient à Luis Quintana, membre du forum espagnol "La Cuaderna Maestra", qui a eu l'occasion de photographier en détail le vaisseau anglais HMS Victory.
Il est d'ordinaire interdit de prendre des photos à l'intérieur du navire mais Luis Quintana a eu l'autorisation de prendre un grand nombre de clichés et propose une série de photos des ponts, des cales, des vues extérieures.
Ces photos appartiennent à Luis Quintana et si vous les utilisez pour les publier un site, il sera nécessaire mais avant tout courtois de citer l'auteur des photos. (les photos de Luis Quintana sont datées du 08 08 2006).
La mâture :L'artimont