Manneken-Pis à Mahieu

Septembre 1948, la session de l'E.C.G. vient de se terminer. Tout le monde a réussi l'examen de sortie et c'est très bien ainsi. Avant la disperdion du peloton, l'instructeur chef, officier des équipages Demuylder , dit le Gros Bille décide de fêter cela par une petite "soirée" à la cantine. Celle-ci était gérée par une organisation dite BELLAC servies par des bénévoles féminines en uniformes noirs à collet bleu. Il s'agissait filles de bonnes familles, comme on disait alors, bonne bourgeoisie ou aristocratie. Cette cantine située au bâtiment moderne tout à l'arrière de la caserne était spacieuse et avait servi pendant un certain temps de mess des officiers qui avait été transféré au château du parc Maria Hendrika voisin de Mahieu. Elle était spacieuse, propre et moderne avec un fgrand comptoire et des tab;les recouvetes de nalles à rayures blanches,jaunes et orange. Le mur derrière le comptoire, peint en bleu clair était orné de part et d'autre des deux portes de servicede deux très belles peintures murale, oeuvres d'un des premiers miliciens de la FN, et représentant le Breydel et l'Artevelde fullspeed ahead .Le gros Bill s'était arrangé pour être officier de jour pour organiser sa petite fête. Il avait réquisitionné et fait soigneusement récurer une cafetière de la cuine. Nous avions été chargés de nous cotiser pour acheterune bouteille de Whisky,une de Gin, une de Bols et ube de Cognac ! On se retrouva autour d'une des tables rondes de la cantine la cafetière trônant au centre, devant nos quarts à café que Bill nous avait demandé d'apporter.et après avoir demandé un tire bouchon aux cantinières,on déboucha les bouteilles. Bill les fit verser dans la cafetière qui fut bien secouée pour produire un étrange cocktail. Le contenu fut alors complètement versé dans les quarts. Nous étions 15 plus Bill ce qui, je 'ai calculé par la suite devait faire 18 cl par homme. Alors au commandement de Bill : " Debout!" "A votre santé !"-" A fond ! Celui qui ne le fait pas n'est pas un homme". Il fallut bien s'exécuter. J'ai ingurgité mon quart à force de volonté, bavant une partie sur mon uniforme, la bouche en feu et les yeux en larmes. C'est la seule fois de ma vie où j'ai été ivre en l'espace d'une dizaine de secondes, et nous nous sommes rassis fin saouls. La cérémonie n'était pas terminées, nous dûmes à tour de rôle payer notre tournée de pintes de bière. Certains ne le firent car ils étaient tombés endormis sur leur chaise. J'ai résité jusqu'au moment où la responsable du Bellac vint diplomatiquement avertir Bill que ce soir là elle devait fermer la cantine une demi heure plus tôt que d'habitude, et on la quitta en chantant. La porte de sortie était située sur un petit perron à deux escaliers ebordés d'un petit muret. En sortant je me sentis pris d'un besoin urgent d'évacuer mon trop plein de bière. Je suis alors monté sur le muret et j'ai uriné dans la rue qui séparait la cantine du réfectoire, fermé à cette rue, et en criant "Je suis Manneken Piss, je suis Manneken Pis" avec de grands rires et des applaudissements des matafs qui se trouvaient dans la rue. L'affaire n'était pas terminée. Le Gros Bill dit alors aux survivants dont j'étais " Vous êtes maintenant des sous-officiers, allons boire une pinte au mess sous-officiers" En cela il s'aveturait sur un terrain dangereux, tout d'abord nous n'étions pas encore nommés,il fallu encore attendre une semaine pour ceux de la classe 47 et pour des raisons administratives d'ancienneté trois mois pour ceux de la classe 48 dont j'étais. L'entrée du mess était située dans un recoin très obscure en face de l'aquarium. Ce fut alors que mon ami Ginion eut lui aussi le besoin de se soulager et il le fit dans le noir près de la porte d'entrée et fut surpris par un sous officier qui en sortait. Nous ne sommes pas entrés dans le mess car Bill et les deux ou trois premiers avaient été refoulé par le président de mess. Bill avait oublié, ou voulu ignorer que pour des raisons protocolaires, l'accès des officiers à ce mess ne pouvait se faire que sur invitation. La beuverie était terminée et nous sommes remontés,dans notre chambrée, je ne sais comment mais à grand bruit . Je m'y suis réveillé le lendemain, avec une terrible g.... de bois, couché tout habillé, avec mes guêtrons et mon ceinturon sur le ressort d'un lit non occupé. Fin de l'histoire: le lendemain , le Gros Bill promit à l'ami Ginion de lui éviter le rapport qu'il avait gagné en se soulageant de la sorte. Il n'en fit cependant rien et le pauvre du se taper les quinze jours de balles qu'il lui furent octroyés. Comme j'avais moi-même échappé à tout oeil malveillant je m'en étais tiré sans promblèle. Le pauvre Ginnion m'en a un peu tiré rancune pendant un certain temps. Ceci termine ma série d'anecdotes car j'ai beau me fouiller la mémoire je ne trouve plus rien.

merci pour ce très beau récit robert

tu dit que c'est le dernier, je ne pense pas, je sais que tu en trouvera quelque par dans un petit coin bien caché de ton cerveau

on devra patienter un peut, mais ce n'est pas grave

en attendant, passe une très bonne soirée

thierry

Superbe tes anecdotes, je pour d'autres
Reginald

Un vrai don de conteur, je me régale chaque fois.

Merci.

C'est vrai que Robert est un conteur né,je me souviens de la BELLAC
et de ses bénévoles "BON CHIC BON GENRE" comme les auxiliaires
féminines de la ROYALE NAVY
ROBERT