PEINTURE DE LA MER & AUTRES

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Jeu 23 Jan 2020 - 10:36

Bonjour Guy
Un joli tableau pour Xavier. Le Provençal si je fe fais pas d’erreur.. en cale sèche avec le débarquement du matelot qui est un plus. Des œuvres de ce type avec des navires belges devraient intéresser beaucoup de nos membres anciens navigants. Alors les artistes à vos pinceaux!
Amitiés Chris**

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Jeu 23 Jan 2020 - 10:42

Bonjour Guy.

Je suis heureux de renouer avec cette belle série ; merci.
Cette peinture de l'ER "Le Provençal" est absolument splendide.
Amitiés.

Xavier

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Ven 24 Jan 2020 - 1:22

PEINTURE DE LA MER & AUTRES - Page 35 Ffb13710

Une peinture récemment vendue à Gettysburg USA pas chère 150$ représentant le torpillage du destroyer japonais Makiguo par le torpilleur rapide PT 124 de l’US Navy en 1943. Artiste Tom Freeman.
Le PT 124 a été détruit à l’île de Samar aux Philippines à la fin du conflit.
Photo du PT 124 détruit avec un torpilleur similaire à ses côtés non identifié.
(Document photo US Navy)

PEINTURE DE LA MER & AUTRES - Page 35 Fad23310

Chris**

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Sam 25 Jan 2020 - 12:46

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Sam 25 Jan 2020 - 13:00

Bonjour Guy
Une jolie œuvre de Philippe Brobeck. Un ancien mécano de la navale française et excellent artiste reconnu multi-disciplinaire.
Chris**

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Dim 26 Jan 2020 - 8:56

Bonjour et merci, Guy.
J'aime, plus spécialement, la première ; quel réalisme.
Amitiés.

Xavier

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Lun 27 Jan 2020 - 11:20

PEINTURE DE LA MER & AUTRES - Page 35 F11b4110

Un hommage aux pompons rouges par un grand artiste
Albert Marquet 1875-1947 la plage de Fecamp 1906
Musée National d’Art Moderne Paris

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Lun 27 Jan 2020 - 12:05

PEINTURE DE LA MER & AUTRES - Page 35 83897132_2669182353150635_7125430677700345856_n.jpg?_nc_cat=109&_nc_ohc=yWHfJeMqKowAX-VmdRC&_nc_ht=scontent.flgg1-1

[ltr]Les plus beaux naufrages [/ltr]
[ltr]J’ai seize ans et à peine deux mois ; je suis dans une barcasse bâchée qui m’emporte jusqu’à l’École des Apprentis Mécaniciens, à Saint-Mandrier. Ma petite valise entre les jambes, je regarde les autres gamins embarqués, eux aussi, dans cette extraordinaire aventure. Pour ne pas nous mettre en retard avec notre destin, l’embarcation fonce et tape sur les vagues en nous bousculant sans ménagement. Ça sent fort l’échappement du moteur quand un coup de vent rabat la fumée dans notre confinement ; parfum de mécanicien, me dis-je. Cette précipitation, c’est une sensation étrange comme si on était enlevés, comme pour nous ôter l’envie de revenir en arrière…[/ltr]
[ltr]Un gars, à l’abri du regard du gradé, écarte un coin de la bâche, en tirant sur l’élastique enserrant les œillets. Comme les autres, à moitié debout, rempli de curiosité, j’aperçois des bateaux gris le long des quais, des bateaux de guerre, et je me demande quelle est la relation entre le petit merdeux que je suis et ces bâtiments austères, hérissés de canons, et fumant de leurs cheminées.[/ltr]
[ltr]Tout à coup, un embrun d’écume vient gifler mon visage. Moi qui n’avais jamais vu la Méditerranée, il y a encore une heure, elle vient déjà de m’embrasser ; elle a le goût de la mer, elle est froide et brûlante en même temps. Le gradé nous gueule de refermer la bâche comme si on en avait trop vu ; je commence à réaliser dans quel monde je vais m’immerger…[/ltr]
[ltr]Je viens d’avoir vingt-deux ans, je suis quartier-maître chef mécanicien ; j’ai bourlingué dans toute cette Méditerranée, dans l’Atlantique, en mer Noire, aussi ; j’ai une trentaine de pays à mon compteur d’escales ainsi qu’un nombre de tours d’hélice au c… qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel embarqué.[/ltr]
[ltr]Mon bateau est parti à la casse ; il me manque déjà. Je ne me sens pas d’être affecté, ici ou là, au gré des humeurs fantasques des placiers de la Préfecture Maritime. Le cours de chouf, la casquette de second, l’avenir en militaire pour assurer une retraite aléatoire, ce n’est pas mon futur.[/ltr]
[ltr]Je prends la quille, je prends mon destin en main et je ne laisse plus jamais à personne le droit de choisir pour moi. Je ne sais rien de la vie du dehors ; j’ai mis une serveuse de bar enceinte ; je n’ai pas le permis de conduire ; je ne sais à peu près rien faire d’autre que bosser dans une chaufferie. La tâche est ardue ; avec l’inconscience de la jeunesse aidant, je n’ai peur de rien. En tirant sur la bâche de mon destin, à la vitesse de cette barcasse qu’est le Temps, je crois en mon avenir. J’ai deux mains, je ne suis pas un fainéant et je me sens capable de soulever des montagnes et de bêcher la terre entière…[/ltr]
[ltr]C’est le temps de la retraite, de laisser aux autres la place. De coups de hasard en opportunités, j’ai toujours travaillé. Comme tous, je me suis marié, j’ai eu des enfants, des crédits, une voiture, une baraque, un barbecue, une carte d’électeur, un permis de pêche, et tout ce qu’il faut pour être « considéré » dans cette société.[/ltr]
[ltr]Ma voie n’était pas toute tracée, loin de là ; je me suis aidé et le ciel m’a aidé ; à deux, c’était moins compliqué. J’ai eu de la chance, aussi, beaucoup de chance.[/ltr]
[ltr]La Méditerranée s’est éloignée ; heureusement, son clapot, ses tempêtes, ses bleus infinis sont imprimés sur l’intime carte postale de mes meilleurs souvenirs ; courant après les marins, elle est comme une maîtresse insatiable, toujours à la recherche de nouveaux amants…[/ltr]
[ltr]Aujourd’hui, ma vieille barcasse va sur son erre ; la Méditerranée me manque ; dans ma bouche, j’ai perdu son goût salé comme si, elle seule, avait la vocation de l’Aventure.[/ltr]
[ltr]La liberté d’être vieux, son seul pouvoir, c’est de regarder son passé, de hocher la tête devant tant d’aventures et de ne rien regretter. Refaire tout pareil ?... Écarter un pan de la bâche, considérer ces bateaux gris comme le tremplin de toute une vie, embarquer sur l’un d’eux ?...[/ltr]
[ltr]Bientôt, puisque c’est demain, puisque c’est tout à l’heure, et c’est le chemin de l’avenir, ma vieille carcasse ira se noyer dans les sillons de ma terre drômoise ; sous la bâche tendue, entre les œillets fleuris, adieu la Méditerranée, les coups de tabac, les lumières bariolées, les « Je t’aime », les parfums de plage, les refrains et les festins de roi. Adieu les sourires, adieu les Amis, adieu le vent, les bras de complaisance et les plus beaux naufrages…[/ltr]
[ltr]Il avait à peine seize ans et deux mois, mais c’est du domaine de la rumeur ; une légende assure, une autre dément. Enfin, c’était au siècle dernier, sur la Méditerranée, dans le grand voyage entre Toulon et Saint-Mandrier. Sous la bâche d’une barcasse pressée, dans l’échappement bleuté du moteur, et pendant un coup de roulis complice, il paraît que la mer l’a embrassé ; oui, c’était un Apprenti Mécanicien de la Flotte…[/ltr]
[ltr]Pascal.[/ltr]

[ltr]Le naufragé Joëlle Caria [/ltr]

Sujet: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Lun 27 Jan 2020 - 12:20

Très beau texte, merci beaucoup Polinar.

_________________
Carlo

---> voir ma présentation

PEINTURE DE LA MER & AUTRES - Page 35 001_0010

Sujet: Re: PEINTURE DE LA MER & AUTRES Lun 27 Jan 2020 - 12:58

Et oui! Un texte qui résume bien le parcours de beaucoup d’entre nous et ces senteurs, ces sons et ces images qui nous accompagnerons jusqu’au bout du voyage.
merci

Guy

Très beau texte.
"c’est de regarder son passé, de hocher la tête devant tant d’aventures et de ne rien regretter."

hé oui l'air frais en haute mer par gros temps, vivifiant ...

Jolie impression de fureur dans la solitude qui reporte à ton sujet favori,les phares. Certains gardiens y habitaient je crois ? J’aime la mer mais résider là dedans il faut avoir envie et avoir confiance dans la résistance des matériaux. Mais à ce sujet tu dois être intarissable.
Chris** Smilie 65

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