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- --- Message Posté sur l'ancien forum le 01/07/2005 ---
29/06/2005
Des navires du monde entier pour célébrer le 200e anniversaire de TrafalgarPORTSMOUTH (AFP) - Des navires du monde entier ont célébré mardi à Portsmouth (sud de l'Angleterre) dans un spectaculaire déploiement d'unité, le 200è anniversaire de la bataille de Trafalgar, occasion d'une reconstitution historique édulcorée pour ne froisser personne.
La France a envoyé pour l'occasion le fleuron de sa flotte, le porte-avions Charles de Gaulle. Avec ses 42.000 tonnes et ses 261,5 mètres de longueur, il est le plus gros des milliers de navires de guerre ou marchands, bateaux de plaisance et vieux gréements, qui se sont donné rendez-vous dans le Solent, le bras de mer qui sépare Portsmouth, base de la Royal Navy, et l'île de Wight.
Sous un ciel couvert, la reine Elizabeth II, robe et chapeau bleu clair, a passé en revue les bâtiments de guerre à bord du brise-glace à coque rouge Endurance. Son fils le prince Charles et plusieurs autres membres de la famille royale avaient également fait le déplacement de Portsmouth, où s'étaient massés quelque 250.000 spectateurs.
Le choix du plus beau bateau français pour célébrer une bataille sanglante où étaient morts 4.400 marins français et espagnols (contre 446 Britanniques), a créé des états d'âme dans l'équipage du Charles de Gaulle.
"Certains ont vu d'un mauvais oeil de venir célébrer une bataille dans laquelle des Français sont morts. Mais il s'agit de rassembler toutes les marines européennes et de montrer la coopération avec les Britanniques qui est excellente", explique un pilote de 33 ans, David Prête.
Ces célébrations prévues de longue date interviennent sur fond d'anicroches entre Londres et Paris sur le budget européen et l'avenir de l'Europe.
Des deux côtés, les militaires assurent que, malgré ces différends politiques, la coopération militaire fonctionne très bien entre les deux principales forces navales européennes, qui sont en train de concevoir ensemble trois porte-avions.
"Ce ne doit pas être une occasion d'opposer les peuples, mais plutôt de les rassembler dans une fête de la mer", a expliqué le vice-amiral français Jacques Mazars.
167 bateaux de 36 nations participent à la revue aujourd'hui, un rassemblement international de bateaux probablement jamais vu auparavant, dans le but de montrer les liens puissants et uniques qui existent entre les nations maritimes dans le monde", a déclaré de son côté le Premier Lord de l'Amirauté, l'amiral britannique Alan West.
Il n'avait fallu que 27 navires à l'amiral Horatio Nelson pour infliger une cuisante défaite à 33 bateaux français et espagnols le 21 octobre 1805, au large du cap Trafalgar (sud de l'Espagne).
La défaite franco-espagnole avait été totale, les Français et les Espagnols perdant 22 navires. 4.400 marins avaient été tués ou noyés, 2.500 blessés et plus de 7.000 faits prisonniers. Mais l'Angleterre y perd son plus grand héros, Lord Nelson.
Une bataille navale "de l'époque de Nelson" devait être recréée mardi soir lors d'un son et lumière spectaculaire. Mais pas question de figurants français, anglais ou espagnols. Seuls devaient s'y affronter des équipes "rouges" et "bleues", pour ne froisser aucune susceptibilité.
Comme une partie de la presse britannique, une descendante de l'amiral Nelson, Anna Tribe, 75 ans, a trouvé l'idée "complètement stupide", dénonçant ce "politiquement correct ridicule". "Entre marins, on en rigole. Nous disons que nous célébrons une victoire militaire, les Français disent qu'ils fêtent la mort de Nelson", explique le lieutenant anglais John Cromie, qui sert sur le Charles de Gaulle.
Source :
AFP