Le Duquesne est une frégate lance-missiles de classe Suffren de la Marine nationale française, conçue également pour protéger une flotte de la menace d'attaques aériennes, de navires ennemis, de sous-marins, et, dans une moindre mesure, d'apporter une puissance de feu supplémentaire pour des objectifs terrestres. Elle a pour sister-ship le Suffren, et elle fut mise en réserve en juillet 2007. Elle est le huitième navire de la Marine française nommée d'après Abraham Duquesne.
Avec le Suffren, elle a été la seconde frégate lanceur de missiles de la marine française. Elle avait été construite pour protéger les porte-avions Foch et Clemenceau contre des attaques aériennes et sous-marines.
En 2007, le Duquesne a été mis en réserve.
Désarmé par la suite, le Duquesne sert de brise-lames pour la protection de l'école de plongée de la Marine nationale à l'entrée du port de Saint-Mandrier depuis le 18 août 2009.
Le Duquesne avait pour ville-marraine Dieppe (ville natale d'Abraham Duquesne) et était jumelé avec le 27e bataillon de chasseur alpin d'Annecy.
Biographie:
Né entre 1604 et 1610 à Dieppe dans une famille huguenote d’armateurs, de corsaires et de marchands. Dès son plus jeune âge il suit les pas de son père qui a servi dans la marine royale qu'il intègre en 1627. En 1635 il devient capitaine de vaisseau.
Il se fait remarquer en tant que commandant du Neptune lors de la reprise des îles de Lérins situé au large de Cannes à l’Espagne en 1636. II se signale aussi au combat de Tarragone en 1641, et à celui du cap de Gâta, où il est blessé, en 1643. Mais en 1644, il perd son navire dans des circonstances mystérieuses et doit quitter la marine.
Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, il s'engage avec son frère dans la marine suédoise. Il est fait amiral-major par la Reine Christine et sert dans la guerre dano-suédoise. Il défit complètement devant Göteborg la flotte danoise commandée par Christian IV de Danemark en personne.
Avec le retour à la paix, il participe à des échanges entre les marines de Suède et de France, avant de rentrer en France en 1647 où il arme une escadre à ses frais. Il bat en 1650 les Anglais et les Espagnols qui avaient envoyé plusieurs vaisseaux au secours de Bordeaux révolté et est en récompense créé chef d'escadre.
Durant la Fronde, il reste fidèle au Roi et arme à ses frais contre les frondeurs. À la fin de la Fronde, il tente un retour en Suède, mais pour des raisons inconnues, il est éconduit par la marine suédoise et doit rester en France. Il entretient alors des liens d’affaires avec Fouquet et ne prend pas la mer. En 1661, il réintègre la marine française et participe aux premières opérations navales du règne de Louis XIV.
Après s'être illustré dans plusieurs combats en Méditerranée dans les années 1662-1665, il sert dans l’escadre de François de Vendôme, duc de Beaufort dont il espère devenir le bras droit. Duquesne est nommé lieutenant général en 1667, mais son ascension dans la hiérarchie de la marine, est ensuite barrée par la promotion fulgurante de l'amiral d'Estrées. Louis XIV et Jean-Baptiste Colbert ne voient pas en Duquesne un chef de guerre rompu au combat en ligne et animé d’un véritable esprit offensif. La guerre de Hollande va leur donner raison et confirmer la passivité de Duquesne au combat.
En juin 1672, il commande le Terrible et participe sous les ordres de d'Estrées et du Duc d'York à la bataille de Solebay contre la marine hollandaise. Il manœuvre trop lentement pour soutenir efficacement d'Estrées et pire, ne répond pas aux ordres d’attaque du duc d'York et laisse échapper la flotte hollandaise alors que la flotte anglo-française se trouvait dans une position très favorable. La carrière de Duquesne semble alors entrer dans un déclin irréversible.
Mais, l’entrée en guerre de l’Espagne en 1673 et le soulèvement de Messine en 1674, ouvrent un second front maritime en Méditerranée. Duquesne est alors choisi pour seconder le duc de Vivonne et promu commandant de l’Escadre de la Méditerranée en 1674. Après de faciles succès en 1675 contre une flotte espagnole qui n'est plus que l’ombre d’elle-même, Duquesne va devoir affronter en 1676 le plus grand capitaine de son temps, l'amiral hollandais Ruyter qui se porte au secours des Espagnols.
À la bataille d'Alicudi, le 8 janvier 1676, et à la bataille d'Agosta, le 22 avril 1676 Duquesne, frileux, laisse à son avant-garde tout le poids de la bataille. Aux cours de ces deux batailles, Duquesne ne parvient pas à prendre l’avantage sur l’escadre hispano-hollandaise. Celle-ci demeure intacte alors qu'elle aurait pu être facilement inquiétée s'il s'était montré plus agressif et habile dans ses manœuvres. Cependant à la bataille d'Agosta, Ruyter est mortellement blessé. La victoire décisive à Palerme le 2 juin 1676, est obtenue grâce au génie de Tourville, Duquesne parti tirer un bord au large n’y ayant pas participé. Durant l’été, Duquesne se révèle incapable de poursuivre et de détruire le reste des forces hollandaises pourtant mal-en-point.
En 1681, il poursuit et attaque les corsaires et la flotte de Tripoli dans l’anse de Chio.
Puis en 1682-1683, il commande par deux fois le bombardement d’Alger, et força le dey à restituer tous les esclaves chrétiens. En 1684, il bombarda de même Gênes (qui avait vendu quelques secours aux Algériens). Ce bombardement contraint le doge à venir s'humilier aux pieds du roi de France (1684).
Duquesne était protestant, ce qui empêcha Louis XIV de l'élever à la dignité d'amiral. Cependant il le fit marquis et érigea en marquisat sa terre du Bouchet près d'Étampes. Ce fut un des très rares personnages de l’époque qui ait été autorisé à rester protestant en France malgré l’Édit de Fontainebleau signé en 1685. Il mourut à Paris le 1er février 1688 à l’âge de 78 ans.
Il est enterré dans son château du Bouchet, domaine érigé en marquisat par Louis XIV.
Dieppe, sa patrie, lui a élevé une statue (1844). Statue de Duquesne (XIXe), sur le port de Concarneau, provenant du château de Kériolet. Abraham Duquesne possédait le manoir du Moros à Concarneau.
thierry