Mon passage dans la Royale

Bien sûr, Xavier,

Français, belge, espagnol, portugais, ne sont que nos prénoms.
La MER était notre nom de famille.

Voilà qui est bien vrai...
Vive la famille.

Xavier

L O Le récit de Xavier excellent surtout les petits détails ; cela me rappelle un exercice ASW (anti submarine warfare) effectuez a la fin des années 50 le long de la côte angolaise avec un bâtiment de guerre construit dans les années 40 et un équipage nés en majorité dans la fin des années 30.
Le sonar de cette époque (1943) type 147 B

Le sonar room (caisson qui semble avoir été placé en extra a l'extérieur de la passerelle)

autre chose que des DUBA et DUBV et PC ASM (pour rentré à l'intérieur cela ressemblait a un exercice de "contorsionniste"
Malgré tout,avec les moyens limités que nous avions a cette époque l'équipe du sonar-room(2 hommes)  est parvenue a trouvé le sous marins portugais NRP Naùtilo ex HMS SAGA P 257.

Nous attendons la suite de tes récits

Salut  

Bonjour Valkiri.

Merci pour ton gentil petit mot, pour le retour en arrière et pour les photos.
C'est vrai que par rapport au DUBA et au DUBV ; c'était le moyen-âge.
Oui, c'était un exploit, en quelque sorte, que de détecter un sous-marin avec de tels piètres moyens.
Mais ne peut-on pas en dire autant, aujourd'hui, quand on regarde le chemin parcouru depuis eux, jusqu'aux sonars remorqués, sonars plongés (hélicos), Basse fréquence, etc..., etc...
C'est la rançon du succès.
Vous aurez bientôt, un nouvel épisode, et puis d'autres ; je n'en suis qu'à mon cinquième mois de Marine, sur seize.
Et comme cela semble vous plaîre...
Bon vent à toi et à tous.

XM

... Et bien oui, il y aura bien des permissionnaires, cet après-midi.
Chouette ! juste le temps d'aller au poste 3 pour demander à mes amis (qui ne sont pas DSM), s'ils comptent faire un petit tour dans Oran.
Répons négative ; ils préfèrent jouer aux cartes...
Je reviens au mien, le 2, pour apprendre que je suis bien le seul à avoir l'idée d'aller à terre, alors que, depuis l'indépendance de l'Algérie, l'expédition n'est pas forcément sûre.
Pourtant, s'il y a des permissionnaires, c'est bien, sans doute, parce que notre sécurité y sera assurée.
Désappointé, je retourne au poste 3 pour faire une partie de belotte avec eux, et là, que vois-je ; mes amis en train de s'habiller pour sortir.
Les "salauds", ils auraient pu me prévenir, quand même...
Je fonce me changer en vitesse et, quand cela est fait, je me précipite, par la coursuive centrale, pour aller passer la revue de détail, sur la jetée.
Il est grand temps, car les haut-parleurs annoncent que celle-ci va commencer dans la seconde.
J'accélère encore, saute la porte étanche, et là...
Aïe ! aïe ! aïe ! ; je me retrouve "cul par dessus tête", complètement sonné.
Ma tête a heurté le haut du fer plat qui en ceinture l'ouverture ; pas trop de bobo, à première vue, semble-t-il.
J'entend une voix qui dit "et bien, celui-là, il a son compte".
Et bien non, je n'ai pas mon compte et comme je désire, par dessus tout, aller à terre ; je revisse mon bachi, me remets debout et franchis la coupée pour aller m'aligner avec mes camarades.
Ouf, il était temps.
Nous ne sommes pas nombreux et tout se passe rapidement et sans problème ; sauf que, sauf que...
Sauf que j'ai bien chaud, sous mon bachi.
Je l'enlève et un flot de sang inonde mon visage et mes beaux vêtements blancs.
Mon officier ASM (c'est lui qui faisait l'inspection) me fait transporter à l'infirmerie.
En fait, j'ai une sacrée bosse, un bel hématome et une plaie de 2 à 3 cm.
Me voilà donc soigné et consigné à l'infirmerie, en observation pour la nuit, pour le moins.
Pour une sortie, c'est plutôt raté ; j'enrage...
L'infirmier, lui, est enchanté ; ce n'est pas souvent qu'il peut exercer son art et faire partager les installations de son petit "Royaume".
Je passe une assez bonne nuit dans un lit "anti-roulis/anti-tangage" et me réveille frais comme un gardon.
Dommage que nous soyons à quai ; j'aurais bien aimé tester cette invention par gros temps...
Je n'ai pas saigné du nez, ni des oreilles ; pas de fracture du crâne, donc.
En milieu de matinée, après un ultime examen, je suis libéré et puis vaquer à mes occupations, sans problème.
En fait, c'est le pompon de mon bachi qui m'a sauvé la mise, en amortissant le coup.
Par contre c'est son agrafe qui m'a profondément entaillé le cuir chevelu.
Merci quand même, petit pompon rouge ; sans toi !
Et dire que dans les autres marines, une telle petite merveille n'existe pas...



XM

...Dans l'après-midi, nous appareillons.
Heureusement qu'au moment du repas, j'ai eu quelques minutes à moi, pour contempler Oran à travers les jumelles de la Passerelle.
Certes, cela ne remplace pas une visite, mais je pense n'avoir pas perdu grand-chose en ayant été contraint de rester à bord.
Pour être déçu, cependant ; alors là, je le suis.
Qu'est donc devenue cette belle ville, dont on m'avait vanté les charmes, et que je rêvais de découvrir ?
A part quelques chibanis accroupis sur leurs talons ; il n'y a pas grand signe de vie, ni (semble-t-il) d'intérêt.
Bref, nous voilà partis et, dès notre sortie de la passe, il ne fait aucun doute que la traversée sera mouvementée.
Aussitôt, nous sommes assaillis par des lames bien formées et les conditions de navigation ne feront qu'empirer, tout au long de la nuit.
Au réveil, le ciel est bien dégagé, mais un violent "vent debout" fouette le haut des vagues, dont la taille est devenue plus que respectable.
Pas de veille ASM, pas de postes de combat, etc..., dans ces conditions.
C'est vrai que ça chahute pas mal, mais je me suis bien amariné et comme j'aime bien les coups de vent, je vais pouvoir profiter de la situation pour prendre un grand bol d'air.
Ce ne sera pas un luxe, du reste, car pas mal de coeurs sont en marmelade et que les coursives, les postes et autres endroits habituellement fréquentés, sont dans un état peu ragoûtant (aussi bien pour la vue que pour l'odeur).
Les filières de sécurité ont été mises à postes et certains "malades" en ont profité pour aller s'agglutiner contre la cheminée.
Là, il sont au chaud, à l'air, et relativement à l'abri des paquets de mer qui passent par dessus la passerelle et viennent s'écraser sur les deux tourelles arrière.
A midi, il y aura liberté de cambuse et distribution de biscuit de mer (une première, pour moi).
Je suis donc revenu sur mon aileron favori (tribord), à scruter la mer, quand les hauts-parleurs nous indiquent la présence d'un sous-marin en surface.
Au bout de quelques temps, nous sommes au contact.
C'est un 400 tonnes (l'Aréthuse ou l'Argonaute : je ne me souviens plus), dans l'impossibilité de plonger, que nous allons devoir escorter jusqu'aux côtes espagnoles.
Le "pôvres", si nous ne sommes pas bien lotis, alors eux !!!
Il y a 4 membres d'équipage dans la baignoire ; c'est là, dans de telles conditions, que l'on réalise combien le terme est approprié...
Pendant des heures, nous sommes malmenés de conserve ; puis, petit à petit, cependant, la mer se calme et nous trouvons enfin la tranquillité entre l'Espagne et les Baléares.
Ouf ! On a beau bien aimer le gros temps ; trop, c'est trop.
La nuit va bientôt tomber et nous laissons notre protégé poursuivre seul, son voyage.
Nous naviguons plus vite, maintenant que nous sommes libres de nos mouvements et les estomacs se remettent en état, petit à petit.
C'est alors que nous entendons un grand "Boum", à l'arrière.
Il s'avère qu'un espar, à la dérive, est passé dans notre hélice babord et qu'elle est faussée ; mais que faisait donc la veille passerelle ?
Nous en serons quitte pour terminer le voyage sur un seul arbre.
Compte tenu de la situation et du fait que le temps est assez exceptionnel pour la saison ; le commandant a la bonne idée de nous convier à une scéance de cinéma, sur la plage AR, la tourelle III servant de porte-écran.
La température est des plus clémentes et comme la mer l'est redevenue ; alors, avec un bon blouson de mer sur le dos, pourquoi pas ?
De mémoire, il n'y a pas foule, et pour cause ; beaucoup sont déjà dans leur hamac...
En plein milieu de la projection, les haut-parleurs se font entendre et c'est le Pacha, lui-même, qui nous annonce que JF Kennedy vient d'être assassiné à Dallas.
Paix à son âme ; nous sommes le 22 novembre 1963.
Après une minute de silence, le spectacle reprend, mais le coeur n'y est plus.
Décidément, il y a des jours où...

XM

L O Xavier Je vois que la"bosse" t'a coûté l'escale d'Oran mais tu a gagné une "bonne nuit" a l'infirmerie.
J'aime le terme " liberté de cambuse" a la ZM-FN les biscuits de mer étaient distribués régulièrement pour permettre aux "malades de mer" d'avoir quelque chose dans l'estomac.
En ouvrant la parenthèses a ce sujet nous avions des rations de tempête (biscuit de mer -boite de "singe" et quelques fois des rations K [combat] ) et des rations de survie (exactement la même composition que celle de tempête) employée lorsque les rations normales venaient  à manquer.
Le revers de la médaille la date de préemption a l'approche de celle-ci le repas du jour était composé exclusivement de ces boites de singe    beuh....!!!!!

Salut

Bonjour Valkiri.

Lors de cette tempête ; c'est bien la seule fois où j'ai vu une distribution de biscuits de mer.
Et encore ; pouvait-on parler de distribution, alors qu'ils avaient simplement été déposés, à-même le sol, par paquets sous céllophane de 4 ou 6 (je ne m'en souviens pas exactement).
Aïe ! aïe ! aïe ! quelle hygiène ! Tout cela au milieu des vomissures...
Le succès ne fut pas au rendez-vous et pourtant, tu as entièrement raison ; cela te tenait bien au ventre et par gros temps, que demander de mieux ?
Personnellement, j'ai bien aimé et, plutôt que de les voir passer par dessus bord, j'en ai fait un petit stock dans mon caisson.
En ce qui concerne les rations ; je n'ai pas connu cela, dans la marine, tout du moins.
Bien cordialement.

Xavier Monel

Pour les boites de singe en 62 les biscuits se trouvait dans des boites metaliques made in usa surplus

Bonjour Calamar.

Si je n'ai pas connu les rations ; par contre, le singe, oui.
En 63, sur le "Normand", puis sur le "Tartu" ; pendant les quarts de nuit (surtout le 00h00/04h00), on en mangeait étalé sur une tranche de pain, en guise de casse-croûte, en alternance avec des maquereaux.
Bien à toi.

Xavier MONEL

Je vais peut-être recevoir des pierres, mais les biscuits de mer, j'aimais bien.

Tu as raison René, moi aussi.

Bonjour René, bonjour Zouky57.

Moi aussi...
Cordialement.

Xavier

Bonjour Xavier et René,

bonne journée.

Bonjour xavier jai vue ta boite en dirait du cornet beef ration des troupes americains