Le Wasa:du naufrage au renflouement Au début du XVII siècle, la Suède cherche à s'affranchir de l'emprise de ses voisins. Une âpre lutte oppose différents pays riverains de la Baltique pour sa domination. Wallenstein, amiral de la Baltique et de la mer océane, réunit pour les Habsbourg, à partir Je 1627, à Wismar, une flotte de 24 vaisseaux achetés ou loués dans des villes hanséatiques, soutenue par des navires venus d'Espagne. Gustave II Adolphe, qui règne sur la Suède de 1611 à 1632, est en guerre depuis 1621 contre le roi de Pologne, Sigismond III, qui affiche des prétentions sur son trône. Les pays scandinaves doivent donc être en mesure d'aligner une force suffisamment importante s'ils veulent pouvoir continuer à naviguer en Baltique.
C'est dans ce contexte que Gustave II Adolphe décide de la construction d'une escadre de grands vaisseaux capables d'affronter celle de l'Empire et les renforts venus d'Espagne.
Au début de l'été 1628, alors que les efforts de la politique maritime de la Suède commencent à porter leurs fruits, la construction du soixante-quatre-canons Ny-Wassam, le plus grand de ces voiliers et le futur navire-amiral, s'achève. Il mesure. 62 mètres, jauge 1300 tonneaux et peut porter 1200 mètres carrés de voilure. Le 10 août, le Wasa - c'est le nom qu'il porte désormais - appareille enfin pour son premier voyage.
Il est d'abord déhalé à la touée vers le sud, le long des quais du port de Stockholm, avant de pouvoir virer et prendre le vent pour sa première véritable navigation. l'ne faible brise anime le plan d'eau et quatre voiles sont établies: le petit et le grand hunier, la misaine et la brigantine. Une première petite rafale fait gîter le navire, puis une deuxième et enfin une troisième, plus forte. L'eau entre alors par les sabords ouverts et le fier vaisseau, peint de couleurs vives, sombre en quelques minutes.
Les nombreuses, embarcations qui l'accompagnaient pour son premier voyage se précipitent pour récupérer les naufragés. On esti¬me cependant qu'une cinquantaine de personnes disparurent. Une enquête est ouverte dès le lendemain pour déterminer les causes de la catastrophe.
Mais, malgré le désir de trouver rapidement un responsable susceptible de porter le chapeau, aucune condamnation n'est finalement prononcée. Les causes n'ont pu être déterminées avec précision: le navire était-il trop étroit, pas assez ou mal lesté, trop lourd dans les hauts, les sabords de la batterie basse étaient ils trop bas, l'exécution des manœuvres, lorsqu'on s'est aperçu que la surface de voilure établie faisait dangereusement gîter Ie, bateau, a-t-elle été trop lente, etc. ?
De très nombreuses tentatives de renflouement du Wasa se succédèrent pendant cinquante-cinq ans, dont la première débuta le 13 août 1628.. En 1661, un colonel suédois, Hans Albrecht von Treileben, et un plongeur, Andreas Peekell, forment une équipe qui par De très nombreuses tentatives de renflouement du Wasa se succédèrent pendant cinquante-cinq ans, dont la première débuta le 13 août 1628.. En 1661, un colonel suédois, Hans Albrecht von Treileben, et un plongeur, Andreas Peekell, forment une équipe qui parvient à remonter une cinquantaine des 64 canons du vaisseau, à l'aide d'une cloche à plongeur révolutionnaire. Puis le navire tombe dans l'oubli.
Un ingénieur suédois, Anders Franzén, retrouve finalement la trace du trois-ponts en 1956. Une campagne pour son renflouement débute immédiatement, et le Wasa retrouve l'air libre le 24 avril 1961, trois cent trente-trois ans après son naufrage. Huit cents objets avaient déjà été remontés à la surface et les découvertes se multiplièrent dès cette date. Le bateau est dans un état remarquable. La température basse de l'eau n'a pas permis aux tarets, vers marins qui attaquent le bois, de se développer et la vase a particulièrement bien protégé l'épave, qui reposait sur une couche d'argile par 39 mètres de fond. Les pièces qui ont le plus souffert sont les objets métalliques et ceux en verre.
C'est la première fois que l'on pénètre dans un vaisseau du XVII e, que l'on découvre la vie des marins de cette époque, les objets dont ils se servaient, leurs vêtements, etc., comme dans une machine à remonter le temps.
Vingt ans ont été nécessaires aux opérations qui ont non seulement permis de conserver le Wasa à l'air libre, mais aussi de restaurer et de préserver les objets découverts à bord. Cette expérience fut d'une importance capitale pour toutes les entreprises de récupération de navires anciens tirés depuis de l'eau ou de la vase.
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