La Teignouse
Localisation Quiberon, Morbihan
Construction 1843 à 1845
Hauteur 16,35 m
Élévation 19,55 m
Portée 14,5 milles
Feux 1 éclat, 4 s., secteurs blanc et rouge
Lanterne lampe HLD (Halogène Longue Durée) 180 watts
Automatisation 1983
Gardienné non
Visiteurs non
Le phare de la Teignouse est un phare du Morbihan situé entre la presqu'île de Quiberon et l'île d'Houat, sur le prolongement de la pointe du Conguel et l'île d'Houat. Il marque le passage de la Teignouse pour sortir de la baie de Quiberon, partie occidendale de Mor braz, en direction de Belle-Île-en-Mer. Construit à partir de 1843, il a été mis en service pour la première fois le 1er janvier 1845.
Électrifié depuis les années 1970, à l'aide d'un aéro-générateur, ses derniers gardiens l'ont définitivement quitté en juillet 1983 après son entière automatisation. Aujourd'hui, l'aéro-générateur a été délaissé au profit de panneaux photovoltaïques.
Teignouse" signifie teigneuse : au large de la Pointe de Conguel, ce phare de la Teignouse indique un ensemble de fonds rocheux rendant la navigation délicate. Le cuirassé France y coula accidentellement en 1922.
Commandé 1er août 1911
Quille posée 30 novembre 1911
Lancement 7 novembre 1912
Armé 15 juillet 1914
Statut Coulé le 26 août 1922
Caractéristiques techniques
Type cuirassé
Longueur 166 mètres
Maître-bau 27 mètres
Tirant d'eau 9 mètres
Déplacement 23 579 tonnes
Port en lourd 25 579 tonnes
Propulsion 4 turbines à vapeur
24 chaudières
Puissance 28 000 ch
Vitesse 21 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture = 180-270 mm
pont = 30-70 mm
tourelle = 250-290 mm
barbette = 280 mm
kiosque = 300 mm
Armement 6x2 canons de 305 mm/45 Modèle 1910
12x1 canon 138 mm
4x1 canon de 47 mm
4 tube lance-torpilles de 500 mm
Rayon d'action 4 200 miles nautiques à 10 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage 1 115 - 1 187
Chantier naval Ateliers et Chantiers de la Loire, Saint-Nazaire
Les cuirassés FRANCE et PARIS avaient quitté l'escadre mouillée devant Quiberon le 25 à 16h00 et fait route vers le sud de Belle Ile pour effectuer des tirs de nuit. L'exercice terminé FRANCE rentra sur Quiberon tandis que PARIS demeurait quelque temps sur place pour relever les buts. Temps très beau, très clair, mer calme, feux de la côte parfaitement visibles.
Vers 1h00 du matin, FRANCE étant au sud du feu de la Teignouse, un choc violent se produisit, l'ébranlant de la quille à la pomme des mâts. Il avait heurté un obstacle extrêmement résistant.
Le commandant continua à faire route sur Quiberon, mais l'eau envahit rapidement les fonds du bateau, inondant les chaufferies. Les feux s'éteignirent, les machines s'arrêtèrent, les dynamos cessèrent de fonctionner. Le navire, plongé dans l'obscurité partit à la dérive vers la Basse Nouvelle.
Voyant le danger qui le menaçait, le commandant fit mouiller les ancres et lança un appel de détresse qui fut capté par tous les navires de l'escadre.
Ils appareillèrent pour le lieu du sinistre et le PARIS arriva le premier
Il mouilla, mit toutes ses embarcations à la mer, braqua ses projecteurs sur le cuirassé qui s'enfonçait de plus en plus et commença le sauvetage. L'opération se déroula en ordre parfait et l'équipage montra beaucoup de sang-froid.
A 04h00, il ne restait à bord que quelques officiers et le commandant. C'est alors que le navire se renversa sur le côté et coula. Les officiers et le commandant, précipités à l'eau, furent tous recueillis.
Le Ministre de la Marine a reçu du Président de la République un message de profonde sympathie. Une commission d'enquête a été nommée, présidée par le contre-amiral de Cacqueray. Le capitaine de Vaisseau GUY sera traduit devant un conseil de guerre ainsi que le prescrit le code de justice maritime pour tout commandant qui perd son navire.
Un scaphandrier a découvert une roche située à peu de distance de la Basse Goué Vas, couverte de 5,20m d'eau et qui porte des traces de choc. Au pied de la roche se trouvent des débris de tôles et de cornières. Ce serait donc là que le cuirassé aurait touché.
Certains disent que cette roche n'est pas portée sur la carte. D'autres disent que le danger de Goué Vas est bien connu, et qu'il suffit de ne pas trop s'approcher du groupe dangereux.
La route tracée par l'alignement la Teignouse-Port Navalo ne passe qu'à 150 m de Goué Vas.
La question qui se pose est donc troublante. "
Aujourd'hui, il ne reste plus rien du cuirassé, l'épave est complètement aplatie sur un fond de roche et sable par 18m de profondeur. Sa position est 47°27'175N - 03°02'150W (E50) et il est enregistré par le Shom sous le n° 14573.140.
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Ce récit recoupe tout à fait celui que l'on m'avait fait en 1970, sauf sur un point : ce n'est pas devant Beg Rohu que le cuirassé a chaviré, mais carrément au pied du phare de la Teignouse, devant la Basse Nouvelle.
A signaler également que ce sont 3 marins qui ont disparu, et non 2.
Quant à la question qui se posait, elle avait de quoi être troublante. La roche incriminée était en fait en plein sur l'alignement et n'appartenait pas au groupe Goué Vas! C'est donc après cet accident que l'alignement la Teignouse/Port Navalo a été remplacé par un feu à secteur sur la Teignouse.