le phare de la Héve: 49°30,742’ N,
0°04,156’ E
Hauteur totale : 28 mètres au-dessus du sol, 122 mètres au-dessus de la mer
Feu : feu blanc à éclat. Lampes halogènes 650 W.
Rythme : 1 éclat toutes les 5 secondes à 4 panneaux
L-0=5 s T=5s
Lanterne : Lanterne standard Ø 2,5 m métallique Sautter-Harlé
N° livre des feux : 38300
N° ALADIN :7600302
Optique : tournante à 4 panneaux, focale 0,70 m.
Portée : 23,7 milles (44 kms)
Le phare de la Hève est situé sur le cap de la Hève, en Seine Maritime (76) sur la commune de Sainte Adresse.
Dominant la mer de 122 mètres, le phare repose sur des fondations en béton armé de 6 mètres de haut. Cette tour octogonale de 25 mètres au-dessus du sol est en béton armé et possède des locaux annexes à sa base contenant tout ce qui est nécessaire à l’exploitation du phare.
Pour accéder à la lanterne, pas moins de 161 marches sont à grimper, dans un décor de mosaïque de grès cérame.
Le phare actuel a été mis en service en 1951, après que les deux précédents phares aient été détruits lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Automatisé (depuis 1988) et non gardienné, ce phare ne se visite pas.
Il fut inscrit Monument Historique en 2010.
Historique
Au début du 18e siècle, aucun phare ne signalait le linéaire et les écueils des côtes normandes.
Les navigateurs naviguaient à l’aveugle, seulement assistés par une tour rudimentaire en maçonnerie, fonctionnant avec un feu de bois, construite au bout du cap de la Hève. : « La tour à feu ». Cette tour, bien utile aux navigateurs tomba avec le rebord de la falaise, sujette aux érosions.
En 1739 et 1765, à la Chambre de Commerce de Rouen, la question de l’importance des feux pour signaler le cap de la Hève est soulevée par deux fois. Après de nombreuses consultations, pour régler les aspects techniques et financiers, l’arrêt du 10 décembre 1773 décide que deux phares seront construits sur le plateau de la Hève.
Ces deux phares, en plus de leur fonction initiale, servaient également d’alignement à 19°50 avec le clocher de Notre-Dame de Grâce, ce qui permettait aux navigateurs un accès plus sûr dans l’ancienne passe du Havre.
La construction de ces deux phares commença en 1774 pour une mise en service le 1er novembre 1775. Le Roi Louis XV donna lui-même l’ordre d’allumer les feux.
Les deux phares étaient symétriquement identique, 100 mètres les séparant l’un de l’autre.
De forme carrée, en pierres de taille, chacun des phares possédaient, raccordés à son soubassement un bâtiment voûté et couvert en dalles de pierre. Ces arrières corps servaient à loger les gardiens ainsi qu’à entreposer le bois et le charbon nécessaire au bon fonctionnement des phares.
D’une hauteur d’environ 17 mètres (soit cinquante-trois pieds sept pouces) du sol à la lanterne, leurs parements étaient en pierres de taille tandis que le pourtour à l’extérieur était pavé en grès.
Fonctionnant au charbon, l’éclairage était déjà très puissant et permettait aux marins de voir le phare de très loin. Très consommateurs en charbon et sensible au vent qui couchait la flamme, de nombreux ajustement ont eu lieu pour améliorer la performance des phares tout en limitant les dépenses.
En août 1781, les deux phares furent équipés de réverbères de Tourville-Sangrain pour remplacer le feu de charbon. Ce dispositif, constitué de lampes à huile associées à 16 miroirs sphériques en cuivre argenté disposés sur deux cercles horizontaux, ne satisfaisait pas les marins qui trouvaient la lumière pas assez intense.
En 1822, Augustin Fresnel présente un nouveau système d’éclairage des phares, qui conseille de remplacer les réflecteurs par des lentilles. Cette amélioration permit d’augmenter la puissance des phares en allégeant les contraintes des gardiens.
C’est en 1863 que la plus grande révolution arriva : l’électricité ! Le 18 juin de cette année là, le Phare de la Hève devint le premier phare électrifié de France.
En 1892, un grand changement fut également opéré : la réorganisation des deux phares. Courant de l’année, le feu du phare sud fut éteint, et le feu du phare nord fut modifié en feu électrique scintillant. Désormais, il a une périodicité de 5 secondes, rythme toujours utilisé actuellement. La puissance de ce feu est multiplié par cinq cents fois environ !
En 1924, les lampes des phares furent remplacées par des lampes à incandescence. Le phare de la Hève est alors le plus puissant d’Europe avec une portée lumineuse de 26 milles. La tour Sud servit à partir de cette époque de feu d’alignement rouge.
Au début du 20e siècle, la promenade aux phares était une sortie à la mode pour les Havrais. Une véritable économie touristique se construisit autour d’eux avec l’installation de restaurants, la mise en place d’activité ainsi que l’arrivée du tramway à son pied.
La seconde guerre mondiale arriva, avec son lot de destruction et de bombardements. En septembre 1944, les deux phares sont entièrement détruits par l’artillerie des armées alliées au cours de la libération. Un balisage provisoire est installé sous forme de feu sur les décombres des phares.
Aussitôt la libération, une étude fut menée dans le but de construire un nouveau phare à la place des deux détruits. La construction de ce phare débuta en 1947 et se termina en
1952. Le feu fut mis en service le 8 octobre 1951.
Depuis 1951, il a bénéficié de certaines améliorations : peinture en rouge de la coupole et de la peinture, modification de la lampe, automatisation en 1988…
En 2010, il bénéficia d’un désamiantage complet ainsi que d’un ravalement de façade.
BALLADE CAP DE LA HEVE par pascool76